Salut à toi, future maman en galère d’info fiable ou à toi, futur co-parent aventurier·e !
C’est quand même marrant qu’on parle de préparation à la naissance alors qu’on nous répète que le corps est fait pour ça, non ? Comme dirait Manon Galinier de Naissance Magique, tu vas quand même « chier une noix de coco » (et ce n’est que le début). Si tu fais partie, comme moi de la team chocottes qui fait l’inverse de l’autruche, à savoir se renseigner à outrance de manière monomaniaque : tu es au bon endroit !
Pourquoi se préparer à la naissance ?
Parce que l’amour et l’eau fraîche c’est bien, mais que « l’instinct maternel, ça n’existe pas » comme le dirait Ève Simonet dans l’épisode 15 d’.aternité. Il paraît que ça arrange bien le patriarcat ce fabuleux « instinct », mais en vrai, on culpabilise les futures daronnes pour qui c’est un apprentissage de subvenir aux besoins de leur bébé (comme les co-parents d’ailleurs hein !). C'est pour ça qu'il faut se préparer à la naissance...
C’est quoi se préparer à la naissance ?
La naissance, c’est la fin de la grossesse et le début de la vie extra-utérine, mais ici, on l’utilise plutôt dans un sens large de la grossesse aux premiers mois de bébé. Donc en gros, on va parler de se préparer cette fin de grossesse, à accueillir bébé, à accoucher, au séjour à la maternité et au post partum (coucou la matrescence / patrescence !).
Faire de la place
Se préparer, c’est déjà matériellement prévoir l’espace chez soi pour ce tout petit être qui doit dormir, manger, être câliné, propre, soigné et s’éveiller en toute sécurité. On prévoit donc un espace dodo (couffin, lit à barreau, cododo…), un espace hygiène et soins, un coin pour ses vêtements, un espace miam (qui peut être un bout de canapé et un coussin d’allaitement), un espace éveil (un tapis ou une couverture avec quelques objets et images à fort contraste), et de quoi bouger avec bébé (cosy, porte-bébé ou écharpe, poussette…). Préparer sa valise maternité fait aussi partie de cette préparation matérielle. Tu n’as pas besoin de prévoir beaucoup, juste le minimum selon les besoins de ton mode de vie !
Se préparer au changement dans son corps et dans sa tête
C’est souvent quand on parle de yoga prénatal, d’haptonomie, de méthode Bonapace, de chant prénatal, de sophrologie, d’aquagym, de préparation dite « classique »… Qu’on parle de préparation à la naissance. On a l’impression que l’accouchement c’est la fin. Oui, la fin de la grossesse. Mais c’est aussi le début de tout le reste : la vie d’une nouvelle personne qui rejoint ta famille !
Lâcher prise et anticiper (un peu)
Préparer son corps et son esprit dans ces changements, c’est bien, mais le plus important c’est d’avoir en tête que tu seras contraint·e de lâcher prise. Les choses se passent rarement comme prévu, donc tu peux te renseigner et te projeter mais ce n’est pas possible de tout contrôler. Se préparer, c’est aussi faire de la place dans son coeur, dans sa vie et éventuellement dans son couple. Tu seras H24 avec ce petit truc qui te pompera toute ton énergie. Tu te sentiras vidé·e d’énergie (même avec la meilleure préparation du monde), la personne avec qui tu vis te sortiras probablement par les trous de nez et peut-être même que tu auras du mal à te reconnaitre dans la glace.
Comprendre
Se préparer c’est aussi comprendre et connaitre ce qui se passe dans le·ton ventre, comment peut se passer ton accouchement (et éventuellement proposer un projet de naissance), savoir comment prendre soin d’un nouveau-né, connaitre le fonctionnement de l’allaitement si tu souhaites allaiter, savoir ce qui se joue dans les mois après l’accouchement (physiologiquement, mais également psychologiquement) pour savoir nommer les choses et se faire accompagner par la bonne personne au besoin… Bref.
Préparation à l’accouchement
Si tu es co-parent, cet accouchement te concerne aussi ! Se préparer, ce n’est pas que physique, c’est aussi psychologique.
Spécial co-parent
Il n’y a pas de préparation à proprement parler. Tu te sentiras sûrement impuissant·e et inutile le jour J mais il n’en est rien ! Tu seras là pour accompagner, rassurer, câliner et encourager ta femme. Ton rôle, c’est d’être présent·e (pas planqué derrière ton téléphone), de répondre à TOUTES ses demandes, d’accompagner, d’être témoin de ce qui se passe sans paniquer, d’accueillir l’instant. Tu peux te préparer avec ta chérie à garder ton calme et l’accompagner dans ce sur quoi elle s’est préparée. C’est pas toi qui accouches, mais tu es un élément essentiel pour que cela se passe au mieux pour elle (et pourquoi pas te sentir acteur·ice ?
L’haptonomie
C’est communiquer avec bébé dans le ventre mais également une fois sorti. C’est commencer à tisser ce lien d’attachement entre les différents protagonistes (maman + co-parent + bébé). Je teste la semaine prochaine, il paraît que c’est étrange mais qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences.
Le chant prénatal
Il s’agit de vibrer avec ses propres sons (et éventuellement ceux du·de la co-parent). Je ne me suis jamais préparée avec des cours, mais le jour de mon accouchement, pour André, je faisais des sons graves instinctivement, ça m’a énormément aidé à respirer correctement et à gérer la douleur des contractions.
La méthode Bonapace
Avec notre sage-femme, nous avons préparé l’accouchement avec cette méthode dont le but est de réduire la douleur et faciliter le travail. Elle est centrée sur le couple qui va avoir des méthodes de relaxation, des massages & points d’accupression, des exercices spécifiques dans sa boite à outil.
Le massage du périnée
En solo ou par le partenaire, le massage du périnée consiste après 37 SA à masser son périnée avec une huile hydratante et neutre pour la flore vaginale. L’idée est de gagner en élasticité pour éviter que le périnée ne se déchire.
La méthode Epi-no
Permet de d’entrainer les muscles du périnée pour l’accouchement, et de gagner en élasticité pour prévenir une déchirure.
L’hypnose
Pour moi c’est une révélation de cette deuxième grossesse. J’ai souscrit à l’offre de Manon Galinier qui propose son pack Naissance Magique, c’est génial. Toute la physiologie de l’accouchement t’es expliquée (et s’adresse au co-parent aussi), 5 sessions d’hypnose sont incluses et 5 audios pour le jour J selon les scénarios (pas encore testé). Tu as même des coloriages autour de la naissance dans ce pack.
La sophrologie
L’idée de la sophrologie, c’est de gérer le stress (et donc sa conséquence est de gérer la douleur), de prendre conscience de ton corps, de te focaliser sur des émotions positives. Personnellement je n’ai jamais réussi à adhérer à la sophrologie mais je ne suis peut-être pas encore tombée sur la bonne personne !
Le yoga prénatal
Le yoga te permet de te familiariser avec un corps qui change pendant la grossesse, de calmer certaines douleurs, continuer à faire de l’exercice, respirer correctement… Tout en travaillant la symbiose corps-respiration-esprit qui est importante pendant l’accouchement.
L’aquagym
Elle te permet de garder la forme en faisant de la gym dans l’eau de manière douce et donc préparer ton corps à l’accouchement. Le tout sans la pesanteur de ton ventre qui s’alourdit ! Un bonheur de se sentir légère dans l’eau ! Bonne nouvelle, juste de nager c’est très chouette aussi comme sensation enceinte !
La méthode classique
C’est une formation théorique et pratique sur la grossesse, l’accouchement et le post partum. Tu apprendras à respirer, des postures, positions, à te relaxer, mais également les complications de l’accouchement ou le fonctionnement (relatif) de l’allaitement par exemple.
Préparer le post partum
Tâches ménagères
Si tu fais parti·e des chanceux·ses, alors tu auras peut-être la possibilité d’avoir quelqu’un pour alléger ta charge mentale et ménagère (un tonton, une mamie, un·e aide ménagère…). Tu vas faire beaucoup de lessives, tu auras du mal à cuisiner et faire les courses, ton appart sera moins bien rangé, tu n’auras peut-être pas le temps de passer l’aspirateur ou faire tes vitres…
L’idée c’est de déminer en avance ce qui peut l’être. Par exemple, je prévois des repas surgelés fais maison ou Picard pour mon premier mois, je crée des paniers « favori » à aller chercher au Drive, j’embauche l’aide ménagère de mes voisins pendant les 3 premiers mois quelques heures par semaine, je prends tous les rendez-vous médicaux (ostéo, sage-femme, pédiatre…) en avance ou je les liste…
Allaitement
Je te le mets en post partum, mais c’est pour que tu aies ça dans ta tête : l’allaitement ça ne vient pas toujours tout seul (encore une fois : l’instinct maternel, c’est de la flûte). Tu peux tout à fait prendre rendez-vous avec une conseillère en lactation et/ou Madame Tire-lait qui est la seule spécialiste française en tire-allaitement que je connaisse (et nos connaissances en tire-allaitement sont vraiment pourries en France par rapport aux USA par exemple).
Et garde cette phrase en tête (de ma marraine, sage-femme) : « mieux vaut le biberon que le sein à reculons ». On n’est pas un mauvais parent si on n’allaite pas son enfant. Les besoins remplis par l’allaitement étant à la fois de nourrir et remplir la sécurité affective, il y a d’autres manière de faire qu’avec des boobs.
Couple
Comme pour le BDSM, tu peux prévoir un « safe word » quand tu veux remettre à plus tard une dispute ou une explication parce que tu es KO ou trop énervé·e. Le plus important, c’est de verbaliser ses émotions et besoins avec l’autre. Si vous êtes dans le même bateau, vous vous sentirez connectés dans la galère alors que si le décalage est trop grand entre vous (par exemple sur les soins à bébé, les nuits, les tâches ménagères…), il y a de grandes chances d’arriver à un fort baby clash (qui est normal en passant mais peut être atténué).
Si vous pensez que prendre soin de son couple c’est sortir au resto ou faire l’amour, écoutez vous. Ce qui est le plus important, c’est réciproquement de considérer les besoins de l’autre, de communiquer efficacement sur le négatif ET le positif… Mais surtout d’avoir dormi 3 jours de suite 9h avant d’envisager une séparation.
Être bien dans tes baskets & te retrouver
Il y a un temps pour tout, et le post partum est clairement autour de bébé. Mais pour prendre soin de quelqu’un d’autre, il vaut mieux être soi-même « bien » (tout est relatif, j’entends psychologiquement). Que tu sois papa ou maman, garde des choses dans ta journée qui te procurent du plaisir en dehors de ton bébé (et c’est très personnel). Pour moi c’était saucisson et massages !
Par contre, je me suis beaucoup mise la pression pour sortir et voir du monde alors que clairement, il n’y avait pas urgence. Je me rappelle du resto qu’on s’est fait avec André qui avait genre 1 semaine, j’étais pas du tout au bon endroit, j’étais stressée et rétrospectivement, on aurait du attendre d’en avoir vraiment envie ! Pareil pour me remettre au sport, j’étais hyper pressée de retrouver la ligne (alors qu’on se le dise : toutes les lignes sont belles, juste les regards qui changent), alors qu’en fait j’avais d’autres priorités. Pour le·a deuxième, on fera différemment.
Savoir comment prendre soin de bébé
Tu peux prendre des cours de portage, regarder comment masser bébé, connaitre le 15 et numéros qui peuvent te renseigner si tu as besoin, regarder comment changer une couche, nettoyer les yeux / nez / oreilles, donner le sein ou le biberon, baigner, porter, bercer ou calmer bébé. Les professionnel·les et la famille qui t’entourent peuvent t’apporter de précieux conseils (même si on n’a pas toujours besoin d’autant de conseils) et de l’aide.
Psy
Quand tu vas devenir mère ou père pour la première fois, tu rentres dans la m·patrescence. C’est un sacré bouleversement physique (même parfois pour ces messieurs), et surtout psychologique. Je connais beaucoup de femmes et d’hommes autour de moi qui ont commencé un suivi psy en post partum pour une tonne de raisons (majoritairement le changement qu’apporte un bébé, qui remet beaucoup de choses en question). Je pense que c’est acquis, quand on consulte un·e psy : non, on n’est pas fou (c’est même une sacrée preuve d’intelligence). Et pour les petits budgets, certaines mutuelles remboursent en partie les consultations, et vous avez aussi la possibilité de vous faire prescrire des séance chez votre médecin si besoin.
Boulot
Je voulais pas mettre ce paragraphe, finalement, je le mets quand même ! Oui, certain·es sont heureux·ses de reprendre et d’autres pas. Tu auras peut-être envie d’attendre un peu avant de reprendre ou de changement (passer en 80% par exemple) : dans la mesure du possible et avec le co-parent si il y en a un·e, écoutez-vous ! Tout passe, même la toute petite enfance, et si tu ressens le besoin de t’occuper de tes loulous : on s’en fout des préjugés (tant que c’est quand même viable financièrement).
Voilà !
Clem
écrit avec amour ♥
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